Appréhender la complexité

(Le C de VUCA) : Laisser résonner plutôt que raisonner

En vacances, une petite fille passe devant une boutique, qui vend tous types de chapeaux. Elle affirme à sa mère : « c’est ici que pépé à trouver sa casquette». Sur cette exemple inspirée d’un fait réel, nous comprenons que le raisonnement de la petite fille est simpliste. M Pépé a t il acheté sa casquette (offert, trouvé, …) ? M Pépé est il venu dans cette ville où se trouve sa petite fille en vacances ? ….

En fait, il existe une résonance entre la boutique, qui possède pleins de chapeaux et M. Pépé, qui porte une casquette.

Nous avons l’habitude d’aller à un DONC trop rapidement.

Ce raisonnement logique qu’a fait la petite fille, nous le faisons tous les jours face à des problèmes/situations plus complexes sans que nous n’ayons l’intelligence de l’adulte. La complexité ne se résout pas en cherchant un coupable ou des raisons comme c’est le cas par exemple actuellement sur le réchauffement climatique.

Travailler avec la complexité empêche tout jugement. On ne peut rien comparer. Dans un système complexe tout est nécessaire, rien ne peut être enlever mais rien ne manque. Tout est processus. Chaque élément de la complexité contribue à l’accomplissement.

Pour reprendre l’exemple du réchauffement climatiques, pour son évolution, il ne sert à rien de juger les activités humaines, ni de penser que éliminer les déchets plastiques est une solution. Certes cela nous met devant notre impuissance.

En allant rechercher des informations sur la situation des feux en Australie, je suis tombée sur ces deux articles récents :

1. « Des précipitations violentes mettent fin à la majorité des incendies : Finalement, le 17 janvier 2020, les précipitations abondantes ont fini par éteindre la majeure partie de ces incendies exceptionnels. Le cumul de précipitations a atteint parfois 300 mm en Nouvelle Galles du Sud. Le changement de temps a été brutal avec des orages violents, de fortes chutes de grêle et des tempêtes de poussières impressionnantes. La qualité de l'air, avec le lessivage des particules, s'est nettement améliorée. Toutefois, le 23 janvier 2020, 1 700 pompiers luttaient toujours contre 70 feux de brousse dont 44 hors de contrôle. » https://www.notre-planete.info/actualites/1130-feux-brousse-Australie-incendie-animaux

2. Les feux en Australie, « une invitation à l’humilité » Entretien avec Virginie Maris, chercheuse en philosophie de l’environnement au Cefe (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive - CNRS) "... Ils nous disent plein de choses. D’abord, ils font l’implacable démonstration de notre impuissance, de notre petitesse vis-à-vis des éléments lorsque ceux-ci se déchaînent. Nous avons cru pouvoir tout maîtriser, nous nous sommes pris pour les grands intendants de la Terre, et nous voilà complètement dépassés. C’est très clair pour les méga-feux." https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/feux-Australie-une-invitation-lhumilite-2020-02-03-1201076031

Les personnes font appel à moi lorsque face à une situation, leurs raisonnements sont arrivés à une impasse. Mon rôle est de désagglutiner les niveaux comme sur cette photo où l’araignée n’est pas sur le même plan que l’immeuble. Je me sers des résonances pour avancer dans la compréhension du problème. Ici la petite fille aura appris qu’il existe des boutiques, qui vendent des chapeaux, comme d’autres, qui vendent du pain, mais que les boulangeries sont plus fréquentes, probablement parce que l’on achète plus souvent du pain que des chapeaux. Et pour savoir si la casquette vient de ce magasin, elle pourra poser la question à M Pépé.

La résolution du problème se fait un pas après l’autre en modifiant quelque chose (souvent le regard que l’on porte suffit) et en observant ce que cela génère dans le système complexe. La durée est un allié important et les périodes inter session sont des moments aussi important que les sessions. Nous ne pouvons pas jugé à l’avance ce qui fonctionne ou non (donc fini les méthodes prédéfinies), chaque situation prend un chemin unique, qui se dévoile au fur et à mesure. Lorsque j’interviens dans une situation, je fais partie du système au même titre que tous les autres éléments (pas plus ni moins).

Enfin, l’article semble écrit de façon peu logique puisque la photo est au début de l’article et je n’en parle qu’à la fin, je parle de pleins de choses, qui n’ont rien avoir les unes avec les autres et de dimensions tellement différentes (l’Australie et la casquette de pépé). L’article s’est terminé mais est il vraiment fini ?

C’est voulu j’ai laissé résonner des éléments plutôt que de vouloir définir le concept de complexité,

mais vous, comment avez vous vécu cette lecture ?

Y a t il quelque chose qui a changé ? votre regard sur le monde ?